Quand Ubisoft fait de ses licences de jeux, des BD.

26 Janvier 2017

Pourquoi pas exploiter soit même les produits qui marchent plutôt que de les confier à d’autres ? C’est ce que Ubisoft a fait en créant sa propre maison d’édition de bande dessinée : Les 2 Royaumes.

C’est ce que Ubisoft appelle « la diversification » : faire que les licences de jeux vidéos et leurs univers soit déployé sur de nombreux supports, afin de proposer aux fans, de pouvoir prolonger le plaisir avec des romans ou même de la BD, mais aussi de toucher un autre public, qui n’achète peut être pas de jeux vidéo, et qui n’a pas envie d’aller au cinéma ou de regarder la télé…

C’est dans cette optique qu’est né « Les 2 Royaumes », une maison d’édition dédiée à la BD autours des licences Ubisoft, afin d’explorer les différentes licences pour les curieux qui voudraient les découvrir en BD !

Quand Ubisoft fait de ses licences de jeux, des BD.

Moi aussi j’ai voulu être curieux. « Assassin’s creed » allait sortir au cinéma, le jeu « Watch dog 2 » promettait de faire un carton à sa sortie, donc pourquoi pas essayé les BD ? J’ai donc franchi le pas pour me faire une idée. Et franchement, j’ai été plutôt satisfait, voir même agréablement surpris.

Il faut dire ce qui est, la BD c’est comme le ciné ou les romans, chacun ces goûts, et tout ne peut pas plaire à tout le monde. Ici on s’oriente plutôt sur la bande dessinée dites « Franco-Belge ». Et la maison d’édition s’attache clairement la collaboration d’auteurs motivés afin d’exploiter à fond les univers riches mais aussi de proposer leurs visions de ces mêmes univers. Des auteurs qui ont accès aux personnes des studios de Ubisoft, qui mettent également leur créativité au service de ces bandes dessinées.

Commençons avec « Assassin’s Creed Conspiration ».

Une licence qui peut être considérée comme une référence dans le monde du jeu vidéo (avec plus de 100 million d’unités vendu dans le monde). De nombreuses époques sont exploité grâce à la licence et avec Conspiration, nous avons le droit à une aventure au cœur de le 2^nd Guerre Mondiale. Le 1^er tome « Die Glocke » a été confié à Guillaume Dorison pour le scénario (« Omega Complex », « Lords of Chaos », « Le cycle de Nibiru », « Devil may cry »…) et Jean-Baptiste Hostache (« Clockwerx », « Neige Fondation », « Tenzing », « Les nouvelles aventures de Petit Prince »…) pour l’illustration.

Ce premier tome va nous emmener à Londres en septembre 1940, suivre Eddie Gorm, ancien héros de guerre, qui mène une vie de docker. Avec ces hommes il contrôle l’East-End, le quartier le plus pauvre de la ville, et s’en sort grâce au trafic clandestin. Sa vie va basculer lorsqu’il est contacté par un colonel de l’armée américaine, pour reprendre du service et contrecarrer les plans nazis. Pourquoi lui ? Parce qu’il est le dernier représentant de la confrérie des Assassins.

Vous allez être servi avec ce début d’histoire, qui nous propose des personnages forts, réalistes, avec les convictions, leurs faiblesses. Jusqu’où aller pour contrer le mal absolu qu’est le nazisme ? De la noirceur, car le héros n’est qu’un assassin en devenir, avec ses déchirures et ses blessures. Des méchants qui ont l’air vraiment méchants comme on (je) les aime, et une fin de tome qui donne juste envie de lire la suite le plus rapidement possible… Du très bon, on en redemande !

Dispo depuis le 21 octobre 2016 au prix de 13.50 euros.

2eme BD, « Watch dog : retour à Rocinha ».

Pour ce qui est du jeu vidéo, c’est la licence la plus vendu sur console dès son lancement. Alors qu’on parle du second opus, d’une adaptation cinéma, Les 2 Royaumes propose une série de bande dessinée inédite qui vont explorer des zones encore inconnu de cet univers. Moi qui n’ai jamais joué au jeu, je peux juste vous dire qu’on suit les aventure d’une héroïne au Brésil, mais on en reparle d’en quelques lignes.

Pour le scénario, on retrouve Simon Kansara (le projet transmédia « MediaEntity) et pour le dessin, Horne (« Le maître de Jeu », « La métamorphose », « Le Saigneur »…).

Sauda, jeune hackeuse issue des favellas de Rio, revient au quartier après des années d’absence, pour retrouver son frère qui est entre temps tombé sous l’emprise des gangs. Déterminé à l’aider, elle va vite se rendre compte que le trafic de drogue attire bien plus que la convoitise des gangs, mais que les favellas vont être le terrain d’une expérimentation de corruption à grande échelle.

Pour le coup, ici encore plus de noirceur, du réalisme saisissant, une héroïne ambigüe, puisque hackeuse, mais considérée comme la nouvelle Robin des bois des Favellas. Un endroit où les trafiquants ne sont pas les pires pourris, et même si la police corrompu s’y met, il faudra remonter encore plus haut pour trouver le cerveau machiavélique de ce trafic de grand envergure. Comme pour Assassin’s creed, l’histoire est palpitante, le scénario propose de bon rebondissement, et la fin se termine à la façon des meilleurs cliffhanger de séries télé.

C’est aussi une BD que je vous recommande chaudement. « Watch dog : retour à Rocinha » est disponible depuis novembre 2016 au prix de 13.50 euros.