« Scintillements », intégrale des nouvelles d’Ayerdhal, au Diable Vauvert.

C’est vraiment difficile de parler d’un livre lorsque l’on n’est pas un critique littéraire (et que je n’aurai jamais cette prétention), mais juste quelqu’un qui aime lire et qui aime faire partager sa passion et ces découvertes. Cela devient facile quand vous avez adoré le livre. Et celui-là ça été une vrai surprise. Déjà parce que je tiens vraiment à remercier les éditions « Au Diable Vauvert » pour l’envoie de ce livre que je n’attendais pas. D’un auteur que j’ai découvert alors qu’il venait de nous quitter (trop tôt c’est sur…).

Ayerdhal, parti le 27 octobre 2015 (à 56 ans), alors qu’il était considéré comme un maître de la SF. J’ai alors appris sur internet qu’il y avait cet auteur à lire absolument. J’ai alors lu « Demain une oasis », et ça été une claque… Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de SF, et j’en suis encore à en parler à tout mon entourage, dès que je peux, de ce roman qui a changé ma façon de voir la société actuelle. Et ça encore été le cas avec ce recueil de nouvelles.

Il y a tellement de choses à dire que je ne sais même pas par où commencer. Peut être d’abord que pour moi c’était une première, de lire un recueil de nouvelles. J’ai toujours été habitué à lire de « grandes histoire ». Et là on est vraiment gâté, avec l’intégralité des 25 ans de fiction, réuni pour la première fois dans un même ouvrage. Et pour ajouter encore plus de plaisir, l’ouvrage se termine par 130 pages d’interview qu’a accordée l’auteur à ActuSF. De quoi vraiment appréhender celui qui voulait « humaniser l’humanité ».

Il faut dire que Ayerdhal a appris à lire avec la SF (vous l’apprenez en lisant les interviews… Vraiment très enrichissantes ces interviews.), et que son histoire personnel transpire dans ces histoires. Qu’elles fassent 60 pages ou 2, c’est toujours une super aventure. Alors je vous vois déjà dire « super aventure en 2 pages, il abuse ! ». Je vous assure que ce gars à une façon bien à lui de vous faire voyager, même en 2 pages. Et c’est très fort ! Chaque nouvelle et poignante, pleine de vie, de personnages forts. Et puis la SF c’est le meilleurs moyen de voir l’imagination d’un auteur, et là quelle imagination, jusque dans le langage, le vocabulaire inventé par l’auteur mais qui nous parle tout de suite. Pour certaines de ces nouvelles, c’est autant de synopsis de films en devenir… Que les personnages soit masculins ou féminins(« Vieillir d’amour »), que l’on parle de grandes aventure (« La troisième lame »)ou que se soit une lettre d’amour (« lettre d’anamour »), qu’on évoque une vision de la société (« On vit une époque formidable ») ou que l’on comprenne que l’auteur veut peut être parler de Jésus (« La revanche de Jessie »), ces nouvelles sont vraiment poignantes, riches et pleine de sens. D’autres verront de la politique, de l’écologie, du racisme, du féminisme… Moi j’ai juste vu de grands espaces de l’imagination à revendre. C’est plein de poésie, c’est facile à lire, et surtout ça fait voyager loin, très loin aux confins de l’espace parfois. Mais ce que j’ai trouvé de mieux et de plus fort, c’est la vision du futur de notre société qui n’est jamais loin, comme si c’était vraiment demain. Comment a-t-il pu voir autant de choses et savoir les retranscrire dans ses textes ? En fait ce n’est pas ce qui est le plus important, l’important c’est le plaisir qu’on a à le lire. Et ça dure pendant 700 pages, alors ne boudez pas votre plaisir, et faites-vous de la bonne SF avec Ayerdhale et cette intégrale.

Peut-on vraiment résister à un homme qui a reçu des pris comme les prix Tour Eiffel de SF, Ozone, Bob Morane, a été deux fois lauréat du prix de l’imaginaire et a reçu le prix Cyrano pour l’ensemble de son œuvre ?

Ne passer pas plus longtemps à côté de cet auteur si prolifique, et encore moins de cet ouvrage.

Aux éditions « Au Diable Vauvert » au prix de 23 Euros, pour 700 pages.